Réunis à l’hôtel de l’Agglomération, Jean-Michel Costasèque, président de la CCI Portes Normandes, et Guy Lefrand, président de l’Agglo Évreux Portes de Normandie, ont échangé vendredi, après les résultats du baromètre des affaires, établi après avoir reçu les réponses de plus de 100 chefs d’entreprises du territoire. « Le monde de l’entreprise est important et le rôle des collectivités locales est d’être des accompagnants. Nous travaillons main dans la main. La vente des terrains va s’arrêter et cela va modifier profondément les choses. L’économie est plutôt mal en point et la hausse du coût des matières premières et des prix de l’énergie ne va rien arranger. La ville va lancer 20 millions d’euros d’investissements cette année, qui profiteront aux entreprises locales, mais nous sommes très inquiets, car les collectivités locales risquent de devoir régler les errements de l’État » a détaillé Guy Lefrand.
Jean-Michel Costasèque, a précisé que le panier moyen, le chiffre d’affaires et l’investissement avaient reculé et que les entreprises avaient choisi de dégrader leurs marges pour faire face à cette situation. « L’agglomération d’Évreux est le seul territoire de Normandie, en matière d’effectif permanent, avec du CDI. Plus du tiers des chefs d’entreprises de EPN font part d’une amélioration de leur activité au premier trimestre. S’agissant du maintien des effectifs, le territoire de l’Agglo s’établit en tête de classement, devant le Département et la Région » a souligné le président de la CCI.
La zéro artificialisation nette (ZAN) fait qu’il ne sera plus possible de « grignoter » du foncier sur les espaces naturels. « Il reste 8 hectares disponibles pour 74 communes. Est-ce qu’on fait de l’habitat ou du développement économique. Il va falloir choisir entre faire une route et installer une entreprise ? » interroge Guy Lefrand précisant que zéro m2 avait été utilisé à Évreux depuis 2020, et que l’Agglo travaillait pour faire de EPN une véritable terre d’accueil pour les entreprises. Pour les entreprises, le commerce en ligne constitue un vrai problème : « 15 points de PIB (produit intérieur brut) migrent vers ces plateformes et c’est colossal » assure Jean-Michel Costasèque. Sont particulièrement touchés, les arts de la table, l’horlogerie et les articles de sport, au profit des entreprises chinoises.